Certes août est le mois des vacances par excellence. Mais est-ce le cas pour tout le monde? Alors que les uns y voient une aubaine pour profiter du farniente et du soleil, d’autres, par contre, le vivent plutôt comme une contrainte préférant prendre leurs vacances hors-saison. Pour eux, août est synonyme de surbooking.
Et ce n’est pas Latifa, une mère de famille qui dira le contraire : «Des années durant, je n’avais pas eu d’autre choix que de prendre mes vacances en août, raconte-t-elle. Et pour cause, mes enfants étaient plus jeunes. Partout où on allait, c’était bondé de monde. A la plage, impossible de prendre tranquillement un bain de soleil sans être constamment dérangés par des gosses qui jouaient au ballon. Au restaurant, c’est une autre histoire. Il faut attendre des heures avant de se faire servir au milieu d’un grand brouhaha. Sans parler des prix qui flambent à tous les niveaux ni encore moins des arnaques. Parfois, j’avais la nette impression qu’on ne voyait en nous que des portefeuilles à dépouiller». Pire encore, se rappelle-t-elle «lors d’un voyage, nous avions eu un problème de voiture sur la route et nous étions contraints de passer la nuit à El Jadida. La belle aventure ! Impossible de trouver où loger. Au final, notre véhicule nous a servi de chambre d’hôtel. Ce n’est pas à proprement parler ce que j’appellerai des vacances». Et d’ajouter : «Maintenant que les enfants ne sont plus accrochés à mes baskets, les choses ont beaucoup changé. Je me permets le luxe d’être plus sélective dans mes choix. J’ai jeté mon dévolu sur le mois de septembre. On ne peut espérer mieux. Alors que le beau temps est encore au rendez-vous, c’est un réel plaisir de profiter de plein d’endroits sans avoir à jouer des coudes ni de subir les remarques désagréables d’un garçon de café stressé.
Et si de son côté Naima évite de prendre ses vacances en août, c’est pour d’autres raisons. Elle a une autre vision des choses. En plus d’apprécier les vacances à moitié prix, les plages désertes, l’absence de bouchons sur les routes, elle avance un autre argument plus personnel. Selon elle, rester au bureau pendant l’été, c’est prendre des vacances sans avoir de congés payés. «Et pour cause, entre le 10 juillet et le 30 août, l’activité tourne au ralenti dans l’entreprise où je travaille, explique-t-elle. Les patrons ainsi que la plupart des clients sont absents et du coup les dossiers sont en stand-by et les réunions reportées à la rentrée». L’occasion pour Naïma de recharger ses batteries, de mettre de l’ordre dans ses affaires voire d’avancer pour ne pas être débordée à la rentrée. «L’été, c’est aussi l’occasion de développer une certaine autonomie, de prendre des initiatives que j’essaie ensuite de valoriser à la rentrée. Et puis cela me permet de consacrer plus de temps à ma famille et à mes amis». Alors quoi demander de plus ? Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.